Des nouvelles de France Maroc au Cœur
Association : France et Maroc au Coeur
En 2011, l’association France et Maroc au Cœur (AFEMAC) démarrait son projet, centré sur le développement durable et le développement humain, dans la région aride et pauvre de Chichaoua, au Maroc. L’association développe sept thématiques d’action autour de son projet : l’alimentation, l’eau, l’habitat, la santé, l’éducation, la mobilité et l’emploi. L’agroécologie, pour une agriculture familiale orientée vers l’autosubsistance, et l’eau sont les deux piliers principaux du projet.
Une association dynamique portée par des acteurs internes et externes
Les activités proposées par l’association – ateliers santé, ateliers filage de laine, stage en agroécologie, alphabétisation, etc. – fonctionnent bien et sont prisées par les habitants. L’association compte aujourd’hui plus de 300 adhérents, tous parrainés par AFEMAC France, qui finance notamment les activités sur place. Le projet ciblait, à l’origine, principalement les femmes et les jeunes. Par la création d’un groupe de femmes semencières, formées et spécialisées par AFEMAC, ainsi que par les ateliers santé et les stages en agroécologie, le premier objectif a été atteint. A contrario, l’exode rural massif des jeunes, que l’agriculture n’intéresse pas, est un défi important auquel l’association est toujours confrontée.
Depuis sa création, l’association a acquis une certaine renommée. Elle a tissé un « double réseau multi-acteurs » en France et au Maroc, développant de nombreux partenariats dans les deux pays. Au Maroc, elle a notamment le soutien de la commune de Mzouda, de l’Ambassade de France et de trois ministères.
L’agroécologie au cœur du projet
Six années plus tard, le travail a bien avancé : un centre de formation a été construit et accueille des ateliers, des formations et des visiteurs. Un jardinet d’application d’environ 700m2 a été mis en place et un jardin pilote de 1,5 hectare, projet soutenu par Terra Symbiosis, est en cours d’aménagement. Ce jardin a vocation à devenir un lieu de démonstration de pratiques agroécologiques dans lequel les plantes aromatiques et médicinales occupent une place notable.
Dans la région de Chichaoua, près de Marrakech, l’agriculture représente 80% de l’activité économique. Cependant, l’agriculture pratiquée est improductive et entretient la pauvreté. Pour assurer l’autosubsistance alimentaire, l’agroécologie s’est donc révélée être la meilleure technique agricole. Elle est, d’une part, facile à enseigner et à comprendre pour des stagiaires souvent analphabètes, et d’autre part, elle est en accord avec le projet de développement d’AFEMAC : c’est une agriculture efficace, productive, respectueuse de la nature et de la biodiversité.
L’association propose aux habitants du douar d’El-Hamri, situé dans la commune de Mzouda, des stages de 10 jours en agroécologie répartis sur 3 mois. Ainsi, le stagiaire développe son jardin personnel en parallèle du stage afin d’appliquer au quotidien les techniques apprises au cours de la formation. Depuis le démarrage des stages en agroécologie en 2013, l’association a organisé 3 stages de sensibilisation par an ainsi que des stages d’approfondissement de 3 à 10 jours. Les formations portent sur les techniques agroécologiques, les plantes aromatiques et médicinales, le bois raméal fragmenté, les semences, etc. Si l’association a installé le tout premier jardin en agroécologie dans la région, il y en a aujourd’hui 72, gérés individuellement par des habitants. AFEMAC a aussi étendu son activité et propose des formations aux femmes et aux hommes des douars environnants.
L’eau est un des problèmes majeurs que rencontre la région car le réseau d’alimentation en eau potable est en mauvais état. Un projet de restauration du réseau d’eau de trois douars porté par AFEMAC, qui en finance la moitié, et la commune de Mzouda a donc été mis en place. L’objectif est double : apporter de l’eau potable aux habitants et installer une micro-irrigation permanente pour les parcelles des 12 agriculteurs en agroécologie ayant signé la charte bio d’AFEMAC.
Quels projets pour l’avenir ?
Par la suite, l’association souhaite développer un marché paysan local et bio pour les agriculteurs en agroécologie qui réussissent à produire un surplus. Elle souhaite également construire une unité de valorisation des plantes aromatiques et médicinales au sein du jardin pilote. La production d’huiles essentielles, de tisanes, etc., pourra ensuite être vendue et devenir une source de revenus supplémentaire.