BEDE est une association de solidarité internationale fondée en 1994. Elle contribue à la protection et à la promotion des agricultures paysannes en soutenant les initiatives d'une gestion respectueuse du vivant par un travail d'information et de mise en réseau, en lien avec une cinquantaine d'organisations de différents réseaux français, européens et internationaux. Elle participe à la construction d'un mouvement social sur les enjeux de la biodiversité cultivée pour la souveraineté alimentaire.
Elle organise des ateliers, des rencontres entre paysans, chercheurs et société civile des pays d'Europe, du Maghreb et d'Afrique de l'Ouest, accompagne la structuration des organisations paysannes, développe des supports pédagogiques et promeut une agriculture écologique et solidaire.
Elle développe au Mali un projet pour mieux valoriser les produits locaux, d'une grande valeur alimentaire et nutritionnelle. Ces dernières années, ces produits ont malheureusement été déprécié au profit des produits importés, perçus comme plus pratiques, esthétiques et souvent signe de réussite sociale.
Ce projet essaie de redonner une valeur aux produits issus de la culture traditionnellement écologique des plantes nourricières africaines, et par conséquent de redonner des sources de revenus aux paysans en renforçant leur implantation en milieu rural. Ainsi, il s'agit de promouvoir le consommer local pour renforcer la souveraineté alimentaire avec des produits nutritifs et sains, et ainsi valoriser la biodiversité cultivée et stimuler l'activité agricole en agroécologie.
Le programme « Archipel des terroirs sources » a été lancé cette année, il a le projet de créer un maillage entre les agricultures paysannes d'Europe, du Maghreb et du Sahel en renforçant les liens entre organisations rurales et réseau professionnels engagés dans la gestion dynamique de la biodiversité à la ferme et la souveraineté alimentaire.
Le projet est localisé au Mali, en lien avec la COFERSA, une organisation regroupant des coopératives de femmes dans six régions du pays.
Les produits issus de la biodiversité africaine locale cultivée en agriculture sans intrant chimique sont d'une grande valeur alimentaire et nutritionnelle. Ils ont également très souvent des intérêts médicinaux, ce sont des alicaments. Ces produits locaux, issus d’une agriculture paysanne écologique sont dépréciés sur le marché ouest africain.
Ces dernières années dans la sous-région, les produits importés (cubes d’assaisonnement, farine de blé, riz, lait en poudre, sodas…) ont envahi les marchés, et aujourd'hui les modes de consommation s'occidentalisent parce qu'ils sont perçus comme plus pratiques, plus esthétiques, souvent signe de réussite sociale. Issus de l'industrie agro-alimentaire et bénéficiant de marchés libéralisés, les produits importés sont aussi moins chers que les produits locaux, leur faisant ainsi concurrence. Pourtant la consommation de plus en plus importante de produits issus de l'agro-alimentaire industriel de qualité nutritionnelle médiocre expose les populations à des risques de malnutrition (diabète, obésité, baisse du système immunitaire...).
Pour que les paysan-ne-s fassent vivre leur agriculture et la biodiversité dans leurs champs, il faut qu'elle les fasse vivre économiquement! Ainsi il est nécessaire de redonner une valeur aux produits issus de la culture traditionnellement écologique des plantes nourricières africaines. C'est pourquoi des organisations paysannes notamment de femmes, comme la COFERSA -Convergence des Femmes Rurales pour la Souveraineté Alimentaire au MALI s'organisent pour cultiver, transformer et commercialiser des produits issus d'une agriculture agro-écologique locale (fruits et légumes séchés, jus et sirop de fruits locaux, beurre de karité, pâte de soumbala, céréales préparés).
Ces produits offrent plusieurs avantages :
Le projet comprendra deux phases qui se dérouleront sur 2 ans de 2010 à 2012.
Phase 1 : Identification des cibles et des outils
Pour donner crédit et validité à l'information produite et diffusée, il est nécessaire d'effectuer une étude sur les avantages et inconvénients des produits agricoles locaux et des produits agricoles importés en termes nutritionnels et économiques. Il sera également important de mieux cerner les motivations et blocages à la consommation des produits issus de la biodiversité africaine sur les marchés locaux.
Cette phase sera réalisée par une chargée de programme de BEDE basée au Mali en collaboration avec la COFERSA. Des étudiants stagiaires de l’université malienne, éventuellement en collaboration avec des étudiants l’institut agronomique et alimentation de Montpellier, viendront renforcer le travail en réalisant des enquêtes auprès des femmes membre des coopératives de la COFERSA, en étudiant les marchés urbains et ruraux dans différentes zones, en compilant les études et travaux universitaires et scientifiques réalisées et en cours. Les étudiants produiront un rapport qui permettra de capitaliser les informations et analyses.
A l'issue de cette phase, et grâce à une concertation avec les femmes membres des coopératives lors d’un atelier de restitution de l’état des lieux, BEDE et COFERSA pourront préciser et ajuster le contenu de l'information à communiquer « sur quoi communiquer » en direction de qui et quels seront les outils les plus adaptés.
Phase 2 : Réalisation des outils d'information et diffusion
D'après l'étude préalable et les concertations des formats de communication adaptés seront choisis et réalisés. Nous savons d'expériences que des supports comme des affiches illustrées ou des émissions audios en langue locale sont des formats qui ont une bonne visibilité et impact en milieu urbain comme rural.
Pendant plusieurs mois les outils de communication seront diffusés auprès d'un public large : coopératives de femmes, organisations paysannes, consommateurs, décideurs, à travers les forum et les foires et les réseaux déjà établis par BEDE et par la COFERSA.
BEDE est l’association chargée de la mise en œuvre du projet. Une chargée de programme de BEDE est basée au Mali et sera chargée du suivi du projet.
Pour ce projet, la principale collaboration aura lieu avec la COFERSA, la Convergence des Femmes Rurales pour la Souveraineté Alimentaire du Mali. La COFERSA a pour objectif de contribuer à la souveraineté alimentaire, à travers la valorisation et la commercialisation des produits locaux de transformation. Cette jeune organisation nationale regroupe des coopératives de femmes (13 coopératives soit 627 femmes dans 6 régions du Mali) qui cultivent, transforment et commercialisent des produits issus de la biodiversité locale : céréales, fruits, légumes.
Le projet bénéficiera à d’autres organisations paysannes pour valoriser les produits agricoles locaux. Les foires sur les semences, les forums et les campagnes d'information sur les risques d'une nouvelle révolution verte en Afrique seront des moments clés pour diffuser les outils d'information produits.
Le coût global du projet est évalué à 36 000 € sur deux ans. La Fondation Terra Symbiosis participe au projet à hauteur de 6 000 € pour la première année.
Pour soutenir l'action de la fondation Terra Symbiosis, vous pouvez faire un don par courrier et par chèque :
1. Télécharger le formulaire de don.
2. Renvoyer le formulaire accompagné de votre règlement (chèque) par courrier à :
FONDATION TERRA SYMBIOSIS
4 rue Wencker
67000 Strasbourg